Nathalie et la transition énergétique

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Sur l’île rouge, la presque totalité des habitants utilise le charbon de bois pour la cuisson des aliments, en recourant pour ce faire au « fataper » traditionnel : un support aéré en métal sur lequel on pose la marmite familiale en aluminium. Une très faible minorité de foyers recourt au gaz, qui représente un léger surcoût par rapport au charbon (et malheureusement reste une énergie fossile émettant du dioxyde de carbone), mais a l’avantage d’être plus sûr (les escarbilles des « fatapers », chassées par le vent, sont à l’origine de trop nombreux incendies), et moins polluant, ne dégageant pas de fumées toxiques..

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Surtout, la fabrication de charbon de bois génère une déforestation massive (il ne reste que 8% de la forêt originelle !), amplifiée par la pratique délétère du brûlis. Les conséquences écologiques et humaines sont dramatiques : pour seul exemple, la désertification concerne désormais plus du tiers du pays, poussant du Sud -actuellement confronté à une énième famine- vers l’Ouest…

En termes d’alternatives, l’électricité reste chère, et sa distribution épisodique. Le solaire et l’éolien -idéaux en théorie- sont très difficiles à mettre en œuvre à petite échelle. Même l’efficace « four solaire », pourtant plus économique que le charbon, ne se développe pas ici, tant la population malgache est réticente à changer ses usages… Installer un bio-digesteur n’est pas réaliste dans les conditions de vie de la maison de Nathalie.

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Aussi, nous allons passer à la cuisson au gaz chez Nathalie, en la dotant d’une plaque deux brûleurs grand format, afin qu’elle puisse cuisiner en toute sécurité pour les enfants. Cette nécessaire transition énergétique, quoiqu’à petite échelle, vise également à fournir aux enfants un autre modèle, auquel ils pourront peut-être recourir dans leur vie d’adulte…

Arnauld Rogeau
Président de l’association La maison de Nathalie