A l’image de l’ensemble de notre planète, l’île rouge voit le quotidien de ses habitants remodelé par la pandémie actuelle du “Covid 19”… Même si 3 villes génèrent une sourde inquiétude quant à l’ampleur des contaminations (ANTANANARIVO, la capitale désormais close, FIANARANTSOA et surtout TAMATAVE, où les premiers décès sont apparus), le pays est accoutumé aux épidémies meurtrières (la rougeole a emporté un millier de personnes l’an dernier, la peste était descendue auparavant des campagnes des Hauts Plateaux pour envahir les cités…).
Madagascar est pour l’instant davantage frappée économiquement que sur le plan sanitaire : la suspension complète, tant des liaisons internationales aériennes et maritimes, que de la circulation entre différentes provinces réduit drastiquement l’apport d’argent et l’activité, tous secteurs confondus. La production industrielle restant faible, l’absence de tourisme “extérieur” comme intérieur et la pratique du couvre-feu (voire la fermeture de l’accès à certaines cités) impactent lourdement par exemple hôtels, bars et restaurants, qui souvent représentent les premiers pourvoyeurs d’emploi pour une population majoritairement sans formation. Licencié(e)s sans indemnités ni allocation de secours, les salarié(e)s -bien sûr démunis de toutes économies conséquentes, puisqu’au mieux ils sont rémunérés 40 Euros mensuellement- peinent à faire subsister les leurs, et les familles qui le peuvent retournent en brousse afin de pouvoir s’y nourrir…
Aussi, avec l’aide de Christian HUGUET, de l’association “L’école de la vie à Madagascar” ont été démarrées sur le quartier périphérique d’Ambalavola, des sessions de rattrapage scolaire (les jeudis et samedis après-midi), en sus du repas communautaire (et des animations qui lui font désormais suite les mercredi). En effet, actuellement, pour contrecarrer l’épidémie de Coronavirus, seules les classes “d’examen” (Terminale, 3ème et 7ème) ont repris leur activité le matin après deux mois de fermeture. Dans le même temps, les familles (ou grand-mères ayant pris à charge leurs petits enfants orphelin-e-s) sont depuis peu revenues de la brousse pour l’éventuelle réouverture des classes du primaire…
La fermeture de ces classes est pour l’instant reconduite par quinzaine, Madagascar n’étant pas encore libérée de l’emprise du virus. La gargote de Nathalie, qui est également un lieu de vie important pour les enfants, accueille désormais notre groupe pour animer 2 séances de soutien scolaire hebdomadaires, car pallier à la déscolarisation (voire la désocialisation pour certain-e-s) est devenu une priorité, qui trouve désormais une première réponse au sein de “LA MAISON DE NATHALIE”…